BRITTLES-BONES.
Comme sur Simian le site est composé de tableaux popup plus ou moins abominables et élaborés pour les couleurs à la façon des Maîtres Flamands, teintes chaudes, ocre, rouge et or.
Quand à l'atmosphère, touffue et lugubre, elle fait penser aux vieux contes angoissant de l'Oncle CREEPY et pourrait occire une chèvre sur le champ, j'aime pas les chèvres, elles me font peur ces connes.
Ca ne respire donc pas la douce et paisible clairière ici, plutôt l'intérieur d'un tronc moisi où suinte la vermine grouillante, tout un joyeux monde enchanté pour éprouver nos sens et nous faire dresser les poils.
L'ambiance sonore est un brin fond de jungle amazonienne avec le sifflet d'une sorte d'oiseau rare et au loin le son d'une corne qu'on imagine venant d'un village de guerriers bouffeurs d'étrangers, un crépitement de pales tournoyantes aussi.
La navigation est aussi limpide qu'efficace, il suffit de cliquer sur une des petites ellipses pour lancer un tableau virtuel.
Entrée du site : A l'accueil, le site vient de changer de portier, Marc STRICKLIN a viré l'ancien groom-guignol.
On était, il y a encore peu, reçu par un pantin désarticulé au regard aussi accueillant qu'une vielle pétoire pourrie, l'oeil torve et humide de saloperies.
Le nouveau gardien a lui, trouvé une très bonne combine pour garder les yeux bien ouverts lors des longues nuits sans lune, je vous laisse découvrir, même si ça semble un poil piquant mais il faut savoir souffrir pour être beau.
Tellement beau et souriant d'ailleurs qu'on peut lui voir toutes ses dents en or au décadent.
Une collection de ratiches estropiées et plombées à la feuille d'or où il manque un violent détartrage quand même, on imagine une sinistre haleine de harengs crevés entre l'or et le vert-de-gris de ses fausses dents pourries.
Imaginez le sourire d'un furoncle. Ca y est ? Ben voilà, c'est sa gueule à lui avec un sourire idoine.
Sa gueule avec en fond la bannière étoilée de Jasper JOHNS.
Très sympathique aussi les trois glandeurs sac d'os qui brinquebalent leur misérable carcasse pendant le chargement des tableaux, comme un fil rouge.
Les petits génies squelettes ont l'encéphale aussi enflé qu'un cul de Boeuf, mais ça les rends encore plus attendrissants.
Dégingandés on pourrait dire aussi, l'un avance tête baissée, l'autre suit et le troisième euhh, suit aussi.
Trois tableaux popup :
1 / Conviction : Dans ce tableau on peut voir une superbe gueule dont la peau est passée au cirage d'or, avec les yeux et la bouche aussi ficelés qu'une bottine de French Cancan ou qu'un rôti des familles.
Des lacets sur les paupières pour lui apprendre à écouter et sur les lèvres pour qu'il la ferme ??
Ca doit être légèrement contraignant ces ligatures et à moins qu'il ne s'agisse d'une coutume ancestrale il a dû faire des conneries pour qu'on lui fasse subir un tel sort.
Appeler au secours avec la bouche ainsi lacée ça doit pas être commode, ooffffffourrff, ooffffourrff.
Qu'est ce que tu dis ??
Ooffffffourrff !!
Bon arrête tes conneries et fait tes lacets tu vas encore te foutre la gueule par terre.
2 / Who's yo Daddy : Très très beau tableau organique, j'adorerai avoir ça dans mon salon.
Mais ça me trou le cul de penser que j'ai pu un jour ressembler à ce bestiau infime qu'on appelle spermatozoïde, minus ersatz de flotte, une tronche de Zeppelin ovoïde avec un misérable filament comme nageoire qui lui permet de remonter d'instinct tel un saumon vers la terre promise parmi ses millions de congénères.
Le but de cette course enragée étant de déterminer le plus gaillard d'entre tous, qui pourras seul et le premier pénêtrer l'ovule pour le fertiliser comme on plante un drapeau.
Dés la première seconde, la vie commence par un combat à mort, avec comme arène le ventre d'une femme.
Allez démerde-toi mon grand Zoïde, le papa est très ému, genre grosse émotion et il va tout lâcher, toi et tes potes il vous envoie avec amour dans le grand vagin grand huit, profitez en, vous ne verrez jamais d'aussi près les jolies muqueuses d'une dame, foncez et le premier qui aura trouvé la mystérieuse combinaison pourra se faire une cabane avec le Coffiot Ovule de la future Maman.
Lui seul aura droit à un séjour sur terre, les autres crèveront comme des merdes, HéHé !!
C'est la dure loi des spermatos dont un seul parmi des millions deviendra un jour un grand couillon comme nous, afin "d'arroser" à son tour la fleur d'une dame sans se douter de la terrible croisade qui se jouera après au fond des trompes de Fallope de la demoiselle.
A l'attaque de L'oeuf donc, petite planète provisoire, une île de neuf mois sans l'ombre d'un Vendredi derrière un foie ou une omoplate, pas de mémoire, pas de passé, juste un futur proche et un bout d'éternité devant soi, avant d'affronter la vraie vie, quelquefois à coup de forceps pour les récalcitrants, d'autre fois avant terme pour les prématurés comme moi, pressés de voir le monde.
Dans ce beau tableau frénétique on se demande où il est l'irréductible Zoïde bouffeur d'ovule, le gagnant du marathon vaginal capable d'atteindre la vitesse record de 3 millimètres par minute, (véridique) le petit trésor qui va faire chier ses parents, ses profs, ses patrons, ou ses employés c'est selon, puis ses enfants à son tour ?
Allez à dans 9 mois si tout va bien.
3 / A l'intérieur d'un ventre fécond : Le tableau n'existe pas mais c'est une idée pour Marc STRICKLIN.
Des fois comme un sale gamin j'aimerai bien faire le chemin inverse (inverse de celui du spermato devenu grand quand il faut abandonner l'île) et voir comment ça tourne à l'intérieur d'un ventre de femme, voir et entendre tout ça bouger, vibrer, frissonner et vivre.
Non mais c'est vrai, c'est comment à l'intérieur de la bedaine d'une Maman, est-ce éclairé ?
Y'a t'il de la lumière ou un bouton pour allumer ?
Peut-on entendre les bruits du dehors ?
Peut-on y faire des rencontres, je veux dire à part le zob d'un amant de la belle, que peut-on espérer croiser ?
Ouais !! Bon, à part un étron fumant aussi,-))) c'est sûr mais quoi d'autre ?
De Dieu !! Je crois que ça y est, je commence à délirer, alors je coupe net le cordon.
Tout ça pour dire quoi ?
Ben qu'on se demande vraiment ce que vous foutez encore là, courrez vite voir ce petit chef d'oeuvre si ce n'est déjà fait.
JP.